Echantillon d’Asie et raviolis – Asian afternoon with ravioli

Contradictions

Pour la promenade ou pour acheter quelques denrées, il m’arrive d’aller flâner du côté asiatique. Impossible d’y échapper quand l’on vit dans le 13ème arrondissement de la capitale… Cette promenade est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles ce quartier me manquera(it). Couleurs, odeurs et densité humaine font que la grande enseigne Tang Frères peut faire ressurgir des souvenirs d’Asie à ceux qui ont eu la chance d’y voyager (pas moi malheureusement). A l’entrée, les piquants durians exhalent leur parfum si caractéristique. Ces énormes fruits sont minutieusement sous-pesés, tâtés, humés avant d’être retenus pour la caisse. Je regarde ce rituel avec intérêt et me demande si je possède moi-même une telle expertise… Pas vraiment. J’aime sentir les melons, tâter discrètement les grains de raisin pour estimer leur croquant ou leur juteux, je touche aussi les légumes pour m’assurer de leur fraîcheur. Mais je n’ai jamais passé 10 minutes à réaliser une analyse multifactorielle (multi-sensorielle) sur une même espèce végétale (sauf en cours de botanique mais cela n’a rien à voir). C’est dommage. Quand j’étais petite, avant de vouloir être astrophysicienne ou vétérinaire pour chevaux, j’ai simplement souhaité être « éplucheuse de pépins de pastèque » (entendez: celle qui les retire du fruit, non celle qui leur enlève leur peau noire pour garder la partie blanche du centre !). J’adorais fourrer mes petits doigts dans cet énorme fruit, y creuser des galeries pour attraper les larmes noires et ne laisser qu’une chair immaculée, prête à être dévorée. J’aurais dû développer ce don, et créer ma boîte, je le savais. A la place, les pastèques sans pépins (issues d’années de croisements ou pis, ayant subi des injections d’hormones ou une manipulation génétique) triomphent aujourd’hui dans les rayons. C’est donc le premier fruit que je n’achèterai pas chez Tang Frères. Car malheureusement, dans ce magasin fort dépaysant, il y a beaucoup de produits qui ne collent pas du tout à mon mode de vie. Je ne parle pas des produits carnés, ni même de bio (je ne pense pas avoir vu un seul produit bio chez les Tang). Non, je parle d’exportation (les asperges qui viennent du Pérou, hmm ce petit goût de pétrole) et d’additifs alimentaires (glutamate à toutes les sauces, E bidule, E machin)… C’est pourquoi j’essaie de calmer mes ardeurs face à des fruits odorants, des herbes pleines de promesses et des emballages bariolés. C’est dur, j’avoue. Heureusement, la provenance des denrées est indiquée en grosses lettres. Il y a aussi quelques produits non importés, fabriqués ou cultivés en France, et même en région parisienne (espèce de locavore !). C’est le cas des feuilles de raviolis wonton utilisées dans la recette qui suit. Mais avant de s’aventurer en cuisine, j’aimerais vous faire partager mes produits coup de coeur. Mea culpa, 3 à 4 fois par an, je m’autorise ce qui suit.

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Quelques coups de coeur • One cannot resist…

Classement croissant selon un baromètre éco-diététique perso:

Les jus de fruits Foco… sont importés de Thaïlande et contiennent pas mal d’additifs. Ils valent pourtant le détour, plus pour la variété de parfums proposés, souvent inédits (mangoustan, grenade, mangue, etc.), que pour le goût lui-même. Il existe en effet un arrière-goût identique à chaque jus, quel que soit le fruit choisi ! Cela m’épate. Est-ce la saveur de la cannette ou le doux fumet des adjuvants ? Coup de coeur néanmoins pour le jus de coco aux morceaux de noix de coco grillée qui s’en sort vraiment bien. Enfin, il faut avouer que les cannettes colorées sont vraiment chouettes: je les garde en espérant fabriquer des bijoux avec.
Dans un autre registre, vous trouverez tout pour réaliser des sushis… Feuilles de nori grillé pour les maki sushi, le riz à sushi, le vinaigre de riz, la poudre de wasabi… tout cela est importé mais en général assez sain (pas trop de conservateurs). Palme d’or pour la sauce de soja japonaise Kikkoman. Un vrai produit de qualité, et cela se sent. Pas bio mais la marque garantit un soja non OGM. Quatre ingrédients seulement: eau, soja, blé, sel. Et pour l’Europe, la sauce est fabriquée aux Pays-Bas.
Les cacahuètes goût nori-wasabi (importées de Thaïlande; sans conservateur, ni colorant). Un vrai gadget. Fait son petit effet à l’apéro et c’est si particulier que la boîte se vide plutôt lentement.
Les herbes fraîches les plus communes (menthe, coriandre) poussent en région parisienne. Ce n’est malheureusement pas le cas de tous les légumes que vous rencontrerez. Pourtant, vous ne pouvez pas passer à côté des combavas (ou citrons kaffir) dont on n’utilise que très peu d’écorce tant elle est parfumée, ni des feuilles de cet arbuste, que l’on trouve au rayon surgelés. Le remède ? Faire pousser cet agrume chez soi, puisqu’on peut se le procurer chez certains pépiniéristes spécialisés, exemple: clic.
Ne passez pas à côté du poivre du Sichuan. Il faut le faire chauffer à sec à la poêle avant de le mettre dans un moulin et de l’utiliser comme du poivre. Ce condiment est merveilleux…
Côté Inde: pâte de curry ou achar de légumes de la marque Cari Maël sont vraiment intéressants. Le goût et le très-piquant sont au rendez-vous, il n’y a pas d’additifs, et c’est fabriqué en France contrairement aux nombreux currys thaï (rouge, vert, jaune…) qui garnissent l’étagère juste en-dessous.

Dans le tout-prêt (et le tout près !): jetez un oeil à la petite pâtisserie d’en face, nommée Saison Pâtisserie. Le gâteau vert au bayteul, les génoises roulées et le gâteau au miel ne laissent généralement pas indifférent.

Pour terminer, si je ne vous parle pas de gingembre ou de curcuma frais, de lait de coco en boîte, de mangues ou d’ananas, entre autres produits exotiques, c’est parce que je trouve déjà tout cela en magasin bio. C’est à dire cultivé bio, acheminé par bateau, récolté à la bonne saison (de là-bas), le plus souvent équitable et ne détruisant ni la mangrove, ni la forêt tropicale.

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Petits raviolis aux asperges et tofu soyeux • Unpretentious ravioli filled with asparagus and silken tofu

Ingrédients pour une douzaine de raviolis (2 personnes)
  • Feuilles de raviolis wonton (contient du blé, mais pas d’oeufs – paquet bleu et rouge nommé « feuille de ravioli », marque EA écrit en tout petit en bas à gauche. Frappez trois fois, et dites « le panda est rassasié », on vous ouvrira, peut-être.)
  • 60 g d’asperges vertes fines nettoyées et découpées en lamelles fines
  • 100 g de tofu soyeux (fonctionne avec du tofu non soyeux)
  • 1/2 cc de gingembre frais râpé
  • 1/2 gousse d’ail hâchée
  • La pointe d’un piment rouge asiatique (1 mm coupé très fin)
  • 1 CS de sauce de soja, 2 pincées de curcuma, poivre du Sichuan, 1 CS d’huile d’olive

Faire chauffer de l’eau pour une cuisson vapeur (dans une casserole avec une marguerite, ou un cuit-vapeur) • Faire revenir les asperges (coupées au minimum en 4 dans le sens de la longueur, puis en tronçons de 1,5 Cm max.) dans une poêle chaude avec l’huile. Quand elles commencent à se colorer, ajouter dans l’ordre: curcuma, poivre, gingembre, piment, sauce de soja, ail. Baisser rapidement le feu et ajouter le tofu soyeux. Remuer sur feu doux quelques minutes afin que l’humidité du tofu s’évapore un peu. La consistance doit ressembler à celle des oeufs brouillés • Remplir les feuilles de raviolis d’une cuillère à café de farce et former de petits baluchons en tournant et pinçant fort le haut de chaque ravioli. J’ai moi-même pincé au point d’enlever un petit centimètre de pâte, ce qui permet de bien souder le baluchon • Faire cuire les raviolis à la vapeur environ 7 minutes. L’on doit voir la farce à travers la pâte qui devient assez translucide • Déguster dans un potage ou nature avec de la sauce de soja ou de la sauce piquante.

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“Echantillon d’Asie et raviolis – Asian afternoon with ravioli” : 3 commentaires - comments

  1. Comme toi, je suis une inconditionnelle de cuisine du sud-est asiatique (Laos, Vietnam, Cambodge, Thaïlande pour ne citer qu’eux).
    Je m’étais moi aussi fait cette réflexion il y a peu. Il est fort regrettable de ne pouvoir trouver des herbes fraîches asiatiques issues de l’agriculture biologique, ou au moins cultivées en France et non en Thaïlande.
    Idée à développer…

  2. le poivre du sichuan pousse très bien en Charentes….
    ça me rajeuni ce billet, le XIIIème a abrité ma vie d’étudiante

  3. Penses-tu que je pourrais en cultiver sur mon balcon ? Sais-tu comment trouver des plans ?? Ah, le XIIIème… :)

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