…avec la mollesse, d’un jeune éléphant – Baudelaire’s small roll cake
S’occuper les mains • Trying not to think too much
A peine arrivé et si vite reparti ! Ce n’est pas une vie.
Marre de ces allers-retours, de ces kilomètres qui avalent notre quotidien. Je ne sais plus si je vis seule ou à deux, dans cette cahute.
Alors j’ai cuisiné du sucré, en suivant tes conseils, c’est-à-dire en m’attaquant au tamarin acheté ensemble. Je n’en ai pas fait une confiture, mais plutôt une pâte à tartiner, type « lemon curd » (« tower lemon », avis aux amateurs de contrepèteries. Un indice se cache dans le bandeau de ce blog).
Deux choses m’ont frappées au cours de ma méditation de cuisson tamarinienne (vous savez, quand on remue les ingrédients, les yeux dans le vague). En premier lieu, une odeur assez « verte » qui rappelle vraiment celle de certaines courges (potiron par exemple)… En second lieu, Baudelaire.
Il a resurgi du passé, de l’époque où je préparais le bac de français, en première. Le parfum des verts tamariniers, sont les mots qui trottaient dans ma tête. Puis vinrent ces bribes: Mon enfant, ma soeur – Songe à la douceur et enfin: Avec la mollesse, d’un jeune éléphant. Impossible de me souvenir de ces poèmes en entier…
Mais se réciter du Baudelaire à 22h quand on a déjà le spleen, c’est un peu enfoncer le couteau dans la plaie… dans la génoise, aussi, pour voir si elle était bien cuite au milieu. Oui, la cuisine a du bon quand on est mal. C’est du concret, ça nous ramène dans le réel. Des actions précises pour atteindre un but défini. Un roulé au tamarin en l’occurrence.
Some get drunk in order to forget, some others bake a cake.
While preparing a « tamarind curd », I’ve been haunted by some poetic lines of verse. Baudelaire’s poetry. Not good when you’re a bit depressed… both pain and pleasure (« croce e delizia »… I wonder if Baudelaire is from the same period than Dumas fils ? Yes, exactly. Thanks Wikipedia). But no pain to get this cake properly rolled :) The most time-consuming stuff in all this is the preparation of the tamarind curd. Eventually, the game is worth the candle, as we say in France…
Petit roulé Baudelaire • Baudelaire’s small roll cake
Une génoise empruntée à Clea, dans l’esprit et les proportions. Car en vérité, j’ai dû composer avec des fond de paquets, de diverses farines. L’avantage, c’est qu’il n’y a pas de gluten et qu’elle a un très léger goût de châtaigne, qui se marie parfaitement avec le tamarin. L’inconvénient, c’est qu’il y a peu de chance que vous ayez toutes ces farines en même temps sous la main. Donc pas de panique, prenez de la farine de blé normale, comme dans la recette originale, ici.
Pour la génoise, à la place de la farine: 15 g de farine de noix de coco (magasins bio) + 15 g de farine de châtaigne + 10 g de Maïzena. Point de citrons dans ma recette, mais 4 CS d’eau. Le reste, tout pareil. J’ai cuit ce gâteau pendant 20 minutes à 170°C, dans un moule carré de 24 cm. Une fois refroidi, je l’ai coupé dans la hauteur à l’aide d’un long couteau à pain, opération vraiment simple. J’ai ensuite réalisé le roulé avec seulement l’une des moitiés, en tartinant de pâte de tamarin une face puis en enroulant la génoise délicatement sur elle-même, le plus serrée possible. J’ai enfin enroulé ce roulé (mise en abîme du roulage :)) dans du film alimentaire pour fixer sa forme. Il a passé la nuit au frigo, il l’avait bien cherché. (je n’ai pas encore d’enfants, si cela peut rassurer certains).
For the flour, I had no choice… only a few rests of various flours found in the cupboard. You can use some normal wheat flour, like in the original recipe at Clea’s. So instead of normal wheat flour: 15 g coco flour + 15 g chestnut flour + 10 g cornflour. For the remaining ingredients, it’s all the same, but there are no lemons in my version: 4 Tsp water are just added instead. The cake has been baked for 20 minutes (170°C/330°F) in a square pan (24 cm). Once cooled, I’ve cut it in its height to obtain two slices, and made a roll of one of them. This is simple and easy. Just spread some tamarind curd on one side and roll the slice as tightly as possible. Wrap this roll with cling-film and reserve a night in the fridge.
Pâte au tamarin • Tamarind curd
Ingrédients pour 3/4 de pot à confiture | Ingredients, fills the 3/4 of a marmelade jar |
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Casser la coque des fruits, enlever les grosses nervures et écarter la chair pour sortir les graines. OU Laisser les graines pour la première partie de la cuisson. De toute façon, dans les deux cas, cela demande un peu de patience • Faire cuire les fruit dans l’eau à couvert, à feu doux (petit bouillonnement) pendant 45 minutes. Il faudra mélanger avec un spatule régulièrement et tenter de déliter au mieux les fruits • Ôter du feu et passer la préparation au presse-purée (celui avec un manche, qui tourne) pour ne garder qu’un jus rempli de pulpe de tamarin. On peut faire cela avec une passoire à trous pas trop petits, en frottant les restes de fruits sur le tamis • Remettre à cuire à feu moyen avec l’arrow root préalablement délayé dans un peu d’eau, jusqu’à obtention d’une pâte épaissie mais souple • Laisser refroidir avant de mettre en pot. Se conserve au frigo.
Crack the outer part of the fruits, take out the big nervures and the seeds (hiden into the flesh). OR, let the seeds inside the fruit for the first part of the cooking process. In both cases, it is time-consuming :/ • Cook the fruits in the water, for 40 minutes, on low, with a lid. It must start to come to the boil • Pass the preparation through a sieve very carefully and press the fruits to get out the pulp • Cook on medium/high with the arrow root, for which a few water was previously added to. You must stir the curd in order to get a thick-but-supple texture • Let this cool and put into a marmelade jar, to be kept in the frigde.
Le jour s’est levé, ça va un peu mieux…
A nice day in perspective ?
Très sensuelles ces photos macro de Tamarins !